Arielle Frenette

Candidate au doctorat en géographie

Titre du projet:

Glocalisation : la prise de parole des femmes inuit dans l'activisme environnemental global.

Résumé du projet:

Portés surtout par des groupes d’activistes multinationaux, les mouvements écologiques et de protection des droits des animaux s’insèrent aujourd’hui dans la culture populaire par une forte présence médiatique et l’appui de célébrités, de même que par des campagnes publicitaires soutenues d’images-choc. L’utilisation de ces icônes peut résulter en des actions parfois déphasées d’avec la réalité culturelle locale, entraînant toute une série d’impacts sur les populations : par exemple, les campagnes anti-chasse aux phoques ont eu des répercussions économiques et culturelles importantes auprès des communautés inuit. L’Arctique, vulnérable aux changements climatiques et dont les territoires, espèces et populations sont largement représentés dans les campagnes environnementales, s’impose comme un terrain de recherche particulièrement riche pour étudier ces dynamiques. Le caractère fortement masculin et « traditionnel » des images nordiques véhiculées pose également la question de l’impact de ces campagnes sur les définitions locales contemporaines du genre et du rôle social des femmes, invisibilisées du discours occidental. Paradoxalement, toutefois, certaines femmes inuit telles que Mary Simon ou Sheila Watt-Cloutier (pour ne citer que celles-ci) ont activement participé au débat environnemental en prenant parole sur la scène internationale. De même, la production et la diffusion du film Angry Inuk (2016) donne une nouvelle voix critique féminine au débat afin d’exposer les impacts socio-culturels et économiques des campagnes internationales contre la chasse au phoque. À travers une approche multiscalaire centrée sur le concept de glocalisation, ce projet poursuit l’objectif plus large de poser un regard critique sur les discours environnementaux et les représentations du Nord dans un contexte de mondialisation. Le principe de glocalisation consiste en un saut d’échelle du « local » directement vers le « global » ; cette approche s’applique bien dans le contexte arctique, où, malgré un éloignement géographique, la culture inuit est néanmoins diffusée sur la scène internationale. Aujourd’hui, la glocalisation se redéfinit par l’usage des réseaux sociaux comme un vecteur de prise de parole individuelle sur la scène internationale. Au Nunavut et au Nunavik, cette nouvelle forme d’affirmation glocale semble largement portée par des jeunes femmes qui s’approprient et partagent leur vision du territoire, laissant entrevoir une modernisation de la relation – symbolique et pratique – entre les Inuit et leurs espaces de vie. Dans un contexte de décolonisation, la représentation locale et actualisée du territoire nordique devrait être mieux connue et prise en compte, notamment en ce qui a trait à la pratique des activités traditionnelles dans les actions visant la protection de l’environnement.

Bourse(s):

  • Bourse d’excellence (2019)

Attribution des bourses et de la subvention à la mobilité Louis-Edmond-Hamelin pour l'année 2023-2024

Bourse d’excellence
La bourse d’excellence a été attribuée à Mme Geneviève Vachon, candidate à la maîtrise en santé publique. Mme Vachon s’intéresse aux interventions de santé publique relatives à l’alimentation et à la sécurité alimentaire au Nunavik. Elle est co-dirigée par M. Christopher Fletcher et Mme Mélanie Lemire.

Bourse de fin de rédaction
La bourse de fin de rédaction a été attribuée à Mme Adèle Clapperton-Richard, candidate au doctorat en sciences géographiques. Le projet de Mme Clapperton-Richard porte sur les changements territoriaux, sociaux et culturels sur le Nitassinan (le territoire ancestral) de Pessamit résultant des développements industriels. Elle est co-dirigée par Mme Caroline Desbiens et Mme Justine Gagnon.

Subvention à la mobilité
La subvention à la mobilité a été attribuée à Mme Flora Mutti, candidate au doctorat en anthropologie. Mme Mutti propose une analyse des relations sociales et cosmologiques entre les femmes atikamekw nehirowisiwok et Tapiskwan Sipi (la rivière Saint-Maurice) et son vaste bassin hydrographique dans le contexte du colonialisme de peuplement. Elle est dirigée par Mme Sylvie Poirier.


Boursier | Chaire de recherche du Canada sur la condition autochtone comparée

DU NOUVEAU BIENTÔT

Le site de la Chaire Louis-Edmond-Hamelin est en reconstruction. La nouvelle version intégrera l'ensemble des activités de la Chaire de recherche du Canada sur la condition autochtone comparée. D'ici à ce que la refonte soit complétée, le site internet des deux chaires demeurent en opération.
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